La canicule

S’y préparer, s‘en protéger : on trouve des trucs pour qu’elle recule !

Elle nous fatigue, nous affaiblit, nous étourdit…met tout le pays au ralenti !

Peau qui colle, lèvres desséchées, souffle court : le moindre effort est un supplice quand même la timide fraîcheur de la nuit a disparu. Le coup de chaleur qui nous prend par surprise chaque été se vit mal quand par chance il n’aplatit pas de sa fureur notre vie quotidienne.

On prend soin des bébés qu’on cache sous des paréos avec des biberons d’eau sur les poussettes à l’ombre des parcs, les enfants pataugent dans les bassins ou sous les fontaines, les ados (c’est ballot) créent parfois des piscines de ville éphémères en gaspillant l’eau des bouches à incendies, la moitié du pays se carapate à l’ombre de la maison quitte à s’isoler…

Si la population des actifs a pris l’habitude de gérer les effets de la bulle chaude lorsqu’elle nous envahit, elle paralyse voire anéantit les plus fragiles (on évalue à 15 000, les décès causés par la canicule en 2003).

Les sportifs et les travailleurs du bâtiment sont assignés à la trêve ; les nourrissons sous surveillance ; les habitants des villes au bas des immeubles en paravents sujets aux difficultés respiratoires sous l’emprise de la pollution exacerbée. Le manque d’air nous ferait aisément regretter le froid maudit tout l’hiver dont on se préserve d’un simple col roulé supplémentaire.

Et puis il y a vous, nos aînés, qui subissez cette perte de force comme un obstacle supplémentaire plutôt qu’un défi à relever dont on s’amuse quand on a toutes ses forces vives.

« Novo’Life » vous propose donc une petite feuille de route. Quelques gestes simples pour si ce n’est neutraliser, diminuer les effets délétères de la canicule.

 

On balise le terrain en préventif

 

Comme certains territoires se préparent par habitude, tels les archipels à contrer les épisodes violents que sont les cyclones ou les tornades, mettre en place des dispositifs de base avant que les grandes chaleurs ne sévissent paraît désormais indispensable.

D’abord on prendra soin de noter et laisser toujours au même endroit les numéros d’urgence (le médecin traitant, le SAMU -15- ainsi que le pharmacien qui est un bon relai car il connaît les symptômes des pathologies liées à la canicule et les services d’entraide et de secours voisins).

Depuis 2004, une loi qui fait suite à la vague caniculaire de l’été précédent impose aux maires la responsabilité d’encourager le recensement des personnes de plus de 65 ans résidant à domicile. Pour se faire enregistrer sur les registres municipaux, et ainsi de bénéficier de l’intervention ciblée des services sanitaires et sociaux, aucune pièce justificative n’est à produire et les données transmises sont bien entendu confidentielles.

Prévoir un rendez-vous en amont avec son médecin est aussi important. La plupart des traitements vous concernant incluent des médicaments (comme les diurétiques par exemple) qui peuvent accentuer la déshydratation. C’est pourquoi il convient de le consulter avant l’été pour adapter la posologie si nécessaire.

Enfin, les plus valides qui n’ont pas ou peu de difficultés à se déplacer pourront repérer les endroits frais ou climatisés à proximité (bibliothèques, centres commerciaux, cinémas…) où il fera bon se réfugier quand les températures grimperont.

 

Comment lutter quand elle s’installe

 

Evidemment on cherche la fraîcheur quitte à la fabriquer ! Fraîcheur du corps, fraîcheur de l’air alors on mouille et on ventile…

En premier lieu, il s’agit de barricader la maison pour faire barrage à l’introduction d’air chaud et éviter qu’elle ne se transforme en fournaise. On prendra donc soin de fermer les volets et les fenêtres, dérouler les stores, tirer les rideaux dans la journée. Au contraire tôt le matin ou en soirée lorsque le soleil n’est pas menaçant ouvrez-les pour laisser l’air circuler en courants salvateurs.

On le sait, le meilleur rempart à la canicule c’est l’eau. Aussi humidifier l’atmosphère est un très bon moyen de compenser la sécheresse et de refroidir une pièce. On peut tout simplement mouiller les voilages, laver le sol à l’eau froide ou encore poser des bols d’eau un peu partout. Si vous possédez un ventilateur, il sera plus efficace en disposant devant un pain de glace ou deux. L’évaporation ainsi générée vous permettra de perdre quelques degrés.

Une fois ces précautions prises le plus important reste de s’hydrater et le mieux c’est encore de boire de l’eau (la meilleure est celle du robinet, la plupart de celles en bouteille étant trop minéralisées). La sensation de soif ayant tendance à s’atténuer avec les années, il faudra probablement se forcer un peu, mais on peut aussi consommer des aliments désaltérants comme le concombre, la courgette, la tomate, les agrumes, le melon, la pastèque…Quant au corps prisonnier de la sueur, on le rafraîchit dans un bain ou sous une douche, à défaut avec un avec linge humide ou un brumisateur pour mouiller régulièrement le visage, le cou, les avant-bras et les jambes.

Dernière recommandation : éviter les dépenses d’énergie inutiles. À la fois pour soi, on l’aura compris, le marathon se tentera un autre jour, mais également du côté des appareils électriques qui même en veille produisent de la chaleur. S’il est exclu de débrancher congélateur et réfrigérateur, vous pourrez toutefois limiter l’utilisation de l’aspirateur, lave-linge, lave-vaisselle, à fortiori du four et du fer à repasser.

 

Solidarité avant tout : prendre des nouvelles c’est essentiel

 

L’été a frappé particulièrement fort cette année avec des températures supérieures à 37° enregistrées dans plusieurs villes dès son lancement le mercredi 21 juin. Des records sans doute à la faveur de la 35ème édition de la fête de la musique, mais loin d’être une aubaine pour les personnes confrontées à l’isolement. En France, 25% des plus de 65 ans vivent seuls, principalement des femmes dont l’espérance de vie est plus longue.

La coupure d’avec la vie professionnelle est entérinée, les enfants sont devenus des adultes qui ont fondé des familles souvent loin, les amis eux aussi ont vieilli et l’équilibre environnemental s’en trouve fragilisé.

Or, toute vie est faite d’échanges et nous ressentons tous l’exigence de réciprocité comme un préalable aux rapports sociaux.

La solidarité, c’est là le maître-mot. Qu’elle soit nationale, privée ou de proximité, la canicule nous impose plus que jamais d’actionner tous les leviers de l’entraide pour vous préserver de la solitude.

C’est le moment d’appeler ceux qui nous sont chers, passer les voir, faire leurs courses, bref, c’est donner un peu de son énergie. De bonnes volontés se lèvent, des associations se créent tout autour des villages et dans les villes pour apporter écoute et soutien aux plus fragiles. Il en existe probablement près de chez vous. Les identifier avec l’aide d’un proche peut vous permettre de nouer du lien. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le lien, constitutif de toute identité et donc de légitimité sociale.

Marie-Victoire Vergnaud

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